Soirée d'ouverture du Festival

Projection privée de l'opéra

(Invitations encore disponible via le CROWDFUNDING)

SHELL SHOCK A Requiem of War
Le 21 juillet 2016 à 20h au Cinéma LE CAPITOLE

Une Production du Théâtre Royal de La Monnaie (Bruxelles - BELGIQUE)

Une Co-production Eastman

Music by Nicholas Lens

Lyrics by Nick Cave

Chorégraphie/ Mise en scène by Sidi Larbi Cherkaoui

Direction musicale Koen Kessels

Orchestre symphonique et chœurs de la Monnaie

Solistes

Claron Mc Fadden - Soprano

Sara Fulgoni - Mezzo-soprano

Gerald Thompson - Contreténor

Ed Lyon - Ténor

Mark S. Doss - Bass

Gabriel Crozier, Gabriel Kuti, Theo Lally - Garçons soprano

Mark S. Doss, Choeurs de la Monnaie
Mark S. Doss, Choeurs de la Monnaie

Même si nous ne l’avons jamais appris comme cela dans nos manuels d’histoire du 20ème siècle, la Grande Guerre a directement contribué à toutes les autres qui ont suivi.

La deuxième Guerre mondiale, bien sûr, mais aussi ces guerres qui continuent de dévaster communautés et cultures partout dans le monde, y compris en Afrique et au Moyen-Orient.

Les champs de bataille de la Grande Guerre s’étendaient de l’Océan Atlantique à l’Océan Pacifique, des déserts de l’Irak et des jungles d’Afrique de l’Est, aux côtes de l’Argentine et de la Turquie.

Ce fut une guerre de nations coloniales très puissantes, soutenue par la révolution industrielle et les évolutions technologiques.

Ce fut une guerre violente, sans pitié, qui a profondément modifié les relations internationales, la démographie, l’économie, les technologies, les frontières. Elle a modifié la carte et la conception du monde et construit la société avide dans laquelle nous vivons aujourd’hui.

Soixante cinq millions de soldats ont été envoyés pour se battre dans le grand jeu militaire de la guerre, certains au cœur des mers, d’autres dans la neige l’humidité et le froid, et d’autre encore dans le sable et la chaleur …   Dix millions ne rentreront jamais chez eux.

<center>Nicholas Lens - Compositeur</center>
Nicholas Lens - Compositeur
<center>Sidi Larbi Cherkaoui - Chorégraphe</center>
Sidi Larbi Cherkaoui - Chorégraphe

Cette guerre fera trente sept millions de victimes... Des hommes, des femmes et des enfants, dont le corps et l’esprit ont été imprégnés ou brisés par l’acier, le gaz le plomb, la famine, les traumatismes, les maladies… Seize millions en sont mortes.

Leur absence à marqué toutes les générations futures... Tous, nous la ressentons encore aujourd'hui.

Alors, de ce conflit si loin et si proche encore, qui nous laisse à jamais ses marques indélébiles, doit-on comprendre qu’il est le lit de nos souffrances et de nos guerres d’aujourd’hui ?

Il aura changé le monde, à jamais. Ce monde toujours plus insatiable, toujours plus pressé de posséder et encore d’obtenir... Ce monde d’aujourd’hui dominé par la technologie toujours plus rapide...

Ce monde dont l’obsession est le profit illimité de toute chose…

Avec l’Opéra de Nicholas Lens, le Chorégraphe Sidi Larbi Cherkaoui entre dans une dimension plus insupportablement violente et historiquement déterminée. Il est dans l’horizontalité sans échange, dans un conflit marqué par l’existence des tranchées.

Shell Shock bien ancré dans une réalité historique donnée, entre en résonance avec les réflexions passées et présente du chorégraphe.

À sa façon, la mise en scène de Shell Shock poursuit l’interrogation anthropologique quant à la violence, développée dans ses précédents spectacles (Myth, Apocrifu, Babel).

Le Monde - 29/10/2014

Le Monde le 29/10/2014

Une image obsédante, impérieuse, rafraîchit régulièrement le spectacle Shell Shock, opéra sur la première guerre mondiale, du compositeur belge Nicholas Lens et du poète Nick Cave, mis en scène par le chorégraphe Sidi Larbi Cherkaoui. Des rangées de personnages posés bien droit les uns à côté des autres se dressent dans des uniformes de couleurs différentes mêlant toutes les armées engagées dans la première guerre mondiale. De loin, ils ont l’air de miniatures, de soldats de plomb, observant le monde sans juger ce qui s’y est passé. Les yeux dans les yeux avec le public, devant le roi Philippe et la reine Mathilde de Belgique, vendredi 24 octobre – l’hymne national, La Brabançonne, a même introduit le spectacle –, ces témoins muets rappellent la communauté intemporelle des vivants et des morts.

Contrairement à son apparence maritime, Shell Shock (shell veut dire « coquillage ») n’a rien d’océanique si ce n’est peut-être le dépliage permanent du décor dans un système d’écrans et de vagues qui fait apparaître trois niveaux scéniques avec fluidité. Shell Shock correspond en réalité à ce que l’on nomme le « syndrome des tranchées », autrement dit un état traumatique extrême dû aux bombardements et à la vie recluse dans ces fosses communes qui n’en avaient pas le nom. Enfermement, claustrophobie, surdité, folie sont en quelque sorte les messages codés de ce requiem pour les soldats, morts, déserteurs, miraculés, d’un conflit barbare.
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