Caroline BAEK

Promenades mexicaines 

De septembre 2013 à mars 2014, j’ai passé 6 mois au Mexique.

J’y ai marché des centaines d’heures, dans les rues aux murs inégaux jusqu’à ce qu’ils façonnent mon cerveau.

Ma base était San Miguel de Allende, à 300 kms au Nord de Mexico City. A partir de là, j’ai voyagé, en bus, en avion et j’ai même pris le seul train de passagers du pays, El Chepe, tout au Nord du pays.

Avec mon sac à dos, je suis descendue à Oaxaca, à San Cristobal de las Casas. J’ai traversé Mexico City à la recherche de couvents et de maisons cachées. J’ai parlé avec de vieilles tisserandes hautes comme 3 pommes mais remplies d’une sagesse inouïe, j’ai vu comment on extrait le pourpre des coquillages, je me suis baignée dans les vagues du Pacifique et de la mer des Caraïbes. J’ai bu des alcools improbables, rencontré des gens magnifiques.

Dans mes bagages, j’avais emporté des pastels tendres, de la « couleur en briques »comme disait Matisse.

©FilipVanRoe-Caroline Baeck, portraits3 - copie
Promenades mexicaines

Sans le savoir, j’avais emporté un matériau qui convenait si bien à ce pays où la couleur fait partie de la vie de manière naturelle, comme si elle avait toujours été là, comme si les architectures, les textiles, les objets étaient nés en couleur, que personne n’avait eu besoin de s’en occuper.

La couleur au Mexique est matte et puissante. Elle ressemble tellement au pastel.

En fait, le pays à l’air d’être fait de pastel. C’était magique.

Au bout de quelques temps, je me suis mise au travail et j’ai réalisé ce journal de couleurs et de lumière.

Chaque page est une impression que me renvoyait mon esprit.

Certaines parlent de situations précises ou de choses qui m’ont marquées pendant mes voyages, toutes sont le reflet de mon émotion.

Je ne travaille jamais d’après modèle, ni d’après photo. Je fais confiance au peintre qui vit en moi pour faire naître les images.

Je garde une immense tendresse pour ce pays magnifique et ces gens généreux. 

Caroline Baek